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This is quite useless » Le Treizième Apôtre
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Le Treizième Apôtre

aka Le nuage en pantalon
(Maïakovski)

Votre pensée,
qui rêvasse sur votre cervelle ramollie,
tel un laquais obèse sur sa banquette graisseuse,
je m’en vais l’agacer
d’une loque de mon cœur sanguinolent
et me repaître à vous persifler, insolent et caustique.

Mon âme n’a pas pris un seul cheveu blanc,
et il n’y a en elle aucune tendresse sénile !
Enfracassant le monde par le bourdon de ma voix,
je m’avance, beau gosse, mes vingt-deux ans en prime.

Tendres !
Vous couchez l’amour sur les violons.
Les brutaux le flanquent sur des cymbales.
Mais sauriez-vous comme moi vous retourner comme un gant
pour que vous ne soyez plus que des lèvres intégrales ?

Venez prendre des leçons
– salonnière de satin,
fonctionnaire formatée de la ligue angélique,
et celle qui feuillette des lèvres sans émoi aucun,
comme si c’étaient les pages d’un livre de cuisine !

Voulez-vous
que je sois un enragé de la viande,
ou bien, changeant de ton comme les couleurs du ciel –
voulez-vous
que je sois impeccablement tendre,
un nuage en pantalon au lieu d’un homme charnel ?

Ce n’est pas vrai qu’il y ait une Nice florale !
Voilà que je me remets à chanter vos louanges
– vous, hommes, défraîchis comme un hôpital,
et vous, femmes, rebattues comme un proverbe.

fin de l’intro
partie I, partie II, partie III :
(…)

Donne-leur, à tous ceux
qui ont moisi dans la joie,
une mort des temps très prochaine,
pour faire grandir un peu tous ces enfants,
afin que les garçons deviennent pères
et que les fillettes soient mamans.

Que sur les têtes des nourrissons croissent et multiplient
les sages cheveux blancs des rois mages.
Ils viendront à leur tour
et baptiseront les nouveaux-nés
en prenant les noms de mes poésies.

Moi qui chante la machine et l’Angleterre,
je suis peut-être en même temps,
dans l’Évangile le plus ordinaire
le treizième apôtre, tout simplement.

Et tandis que ma voix
d’heure en heure,
toute la sainte journée,
beugle des turpitudes,
dans mon âme, peut-être, Jésus-Christ
hume-t-il le parfum des myosotis.

partie IV, fin.