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This is quite useless » San Francisco, January 2013
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San Francisco, January 2013

DIVINE INTERSECTIONS, part 3.

Au cour de ma vie, « underground » a représenté des foules de trésors innaccessibles, des ivresses musicales, des sorties hors du monde normé et vers de plus vertes prairies et de plus sombres grottes, indéniablement un médium de contraste, là où, je l’ovserve souvent, la plupart des gens vivent dans un monde plus homogène, moins sanglant, fait de moins de surprises, et qui, bon gré mal gré, leur convient suffisamment pour que la soif d’autres horizons plus extrêmes s’éteignent vite dans leur gorge.

Dans le bus 38 qui remonte Geary avenue, j’observe une femme chinoise, la cinquantaine, veste matelassée violette sur pull crocheté mandarine. Elle porte un foulard sur ses cheveux, violet foncé pigmenté d’entrelacs argentés. Elle, elle observe deux grandes américaines vêtues de pantalons en lycra noirs et pomponées pour passer la nuit en club. Que peut bien penser cette femme chinoise de ces deux filles très sûres d’elles, qui semblent partir à la chasse d’un futur mari fortuné ? Que pense-t-elle de leurs études de marketing ou de psychologie, de leurs nez retroussés, de leurs mâchoires, de leur Cosmopolitan, de leurs expressions surfaites ? Là, nous sommes parmi la multitude souterraine, avec le regard de cette femme. The underground numberless, qui n’a donc dans cette perspective pas grand chose à voir avec ce que certains nomment la « scène underground » (nous retrouvons bien sûr ici les hipsters, dans la bouche desquels « underground » devient un artifice de l’instinct à se distinguer).

Le numberless dont est cette femme chinoise à ce moment-là (et qu’elle n’est peut-être plus à la seconde suivante = il est de peu de sens que de chercher une qualité parmi une catégorie de population, il faut la chercher dans des comportements et dans des pensées), c’est le même « ensemble » que celui qu’exprime Walt Whitman dans sa prose filée, c’est l’individu qui ne se vit pas comme un état, mais comme un processus, et qui tend à abolir la frontière entre sphères individuelle et sociale.

La vie privée, le droit à la vie privée, prennent de la valeur dans des sociétés où les interdits sont nombreux et où une césure tend à devenir la marque même de ce qu’est cette société.