On parle de symbolique. Au sens d’Althusser, c’est bien d’idéologie dont il s’agit.
« Mon père », « ma soeur », « ma vie », etc. etc.
Noématique. Résultante de stase d’une noèse.
Il s’agit ni plus ni moins que de l’ingénierie. Ce qui fait la matrice de notre penser, comment se constituent nos référents, comment nous les chargeons d’affects, les agencements que nous leur imprimons et dont ils nous imprègnent en retour.
Si cette ingénierie était transcendante, il y a longtemps que nous l’aurions percée à jour.
Non, le problème et la solution c’est justement qu’elle est immanente, et par voie de conséquence, que l’ingénierie noétique ne peut être que pensée. Elle est donc toujours à nouveau à penser.
Aucun référent n’est absolument stable.
Non plus qu’aucune donnée empirique.
La question n’est donc pas de trouver la vérité objective, mais la vérité en tant qu’elle s’objective, et aussi en tant qu’elle est rejetée et se déphase de notre réalité. La vérité, comprise maintenant comme un processus inhérent à notre nature, partie intégrante de notre métabolisme.
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J’appelle NEXUS quelque chose dont il est impossible de se demander ce que c’est, cette impossibilité constituant l’esprit par la résistance qu’elle oppose à la conscience. Le nexus est potentialité infinie, c’est-à-dire qu’en tant que tel il n’est pas.
Je l’appelle nexus parce qu’il n’est que carrefour. Et le carrefour n’est que des forces qui le traversent et mutent au gré des relations qu’elles produisent en se rencontrant. Le nexus c’est pour ainsi dire l’enclume des forces, et le marteau de neige qui en fait la fusion à froid.
Si je lui donne un nom, ce n’est que pour traduire en mon esprit les formes de mon devenir.
Ceci établit, quelle décision vais-je prendre ? Quel référents vais-je choisir, et en les nourrissant de quelles intensités ? Un choix dans un choix, dans un choix. Précisément ce qu’est cette enclume, et la volonté, ce qu’est ce marteau. Frapper aux forces, les contraindre en des formes, aussi loin et aussi finement que je peux aller, à la manière de racines engoncées plus profondément dans la terre, se nourrissant de son milieu ambiant, constituant un faisceau spatio-temporel de possibles.
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Image :
Kenojuak, La chouette enchantée.
Gravure sur pierre, 1960.
Extrait de James Houston, Eskimo prints, Barre, 1971.