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This is quite useless » Nébuleuse du Cygne
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Nébuleuse du Cygne

Je n’ai jamais senti la nécessité de remettre en question la réalité que me transmettent mes sens. Le relativisme biologique de l’appareil proprioceptif humain est assez clair pour donner à penser, assez distinct pour que je n’aie pas à m’y tourner vers des doutes plus extrêmes. Les méditations de Descartes, au titre d’exercices de l’esprit, ne m’en intéressent que davantage ; mais en tout et pour tout ce n’est pas une question que je pose en face du monde, que de savoir s’il est réel. Je me fous de savoir si le TOUT de ceci est ou n’est pas réel — par contre, il m’importe de savoir ce qui, de ceci, l’est et selon quelle degré, qualité, etc.
À l’avenant, dès qu’un phénomène m’est présenté sous un angle exclusivement humain, il perd à mes yeux tout intérêt. Et dès qu’on me parle de nature, d’étoiles ou quantas sans y impliquer tout le reste, je n’y vois bientôt plus que ce reste, et les discours humains flottent alors devant mes yeux comme les nuages d’avril vite chassés par le vent.
L’illustration de cet état d’esprit fut donnée par ces mêmes nuages, c’était il y a trois heures environ. Je suis sorti, le vent soufflait, soleil à grands aplats sur la ville, rien de moins normal que tout ce qu’il éclaire, des tourbillonnements de luminosités adverses comme sur une lame en Damas, les arbres aux feuilles à peine dépliées d’un vert frais, des nuages qui accélèrent dans le haut ciel, leurs formes le chicanant au vide, expansions, foetus et dragons, des fumées terrestres qui se diluent dans l’aorte de l’azur — et le vent, nettoyant les pores de ma pensée, permit que s’y déposent ces myriades d’étincelles.