Hymnes Orphiques

 

1

 

à Hécate

 

Sentinelle des routes et des chemins croisés,

Je chante Hécate l’ouranienne, la terrienne,

L’océane déesse dans le safran drapée.

Hécate la funèbre aux âmes des morts adonnée,

La Perséide, la solitaire, la complice des cerfs,

Nocturne amie des chiens, souveraine indomptable,

Bruissante, irrésistible et invincible,

Taurine détentrice des secrets de ce monde,

Nuptiale, nourricière, dominatrice, zénithale,

Ardente initiatrice aux mystères sacrés,

Qui toujours au bouvier offre sa bienveillance.

 

 

 

2

 

à Prothyraia

Résine de styrax

 

Ecoute-moi, déesse illustre et vénérable,

Qui veille sur toutes les naissances

Et calmes les douleurs de l’enfantement,

Toi, le salut des femmes, protectrice des nouveau-nés,

Alme déesse, inlassable complice des jeunes accouchées,

Gardienne, nourricière, généreuse envers tous,

Présente en tout foyer et présente aux joyeux banquets,

Invisible à des yeux humains, mais visible en chacun de tes actes,

Tu assistes les accouchées et facilites les naissances,

Ô Eileithya, c’est toi qu’en leur détresse

Invoquent les femmes lors de leurs couches,

Car toi seule sais apaiser la douleur des enfantements

Ô Artémis Eileithya, gardienne vénérable.

Entends-moi, bienheureuse, assiste ceux qui naissent

Et sauves-les, toi qui es née pour le salut de tous.

 

 

 

3

 

à la Nuit

Accompagnement de torches

 

Je chanterai la Nuit, génitrice des dieux et des hommes,

Écoute-moi, ô bienheureuse, toi la constellée, toi la céruléenne,

Sereine et silencieuse en ton profond sommeil,

Bienfaitrice toujours aux aguets, alme mère des Songes,

Douce endormeuse des soucis, douce éteigneuse des souffrances,

Universelle amie, dispensatrice du sommeil, Aurige

De la nuit brillante, toi l’Inaccomplie qui t’amuses

À chasser les proies célestes et changeantes,

Terrienne et Ouranienne qui éclaires les tréfonds

Du monde puis va visiter les Enfers comme l’exige

L’implacable nécessité. Aussi, bienveillante, écoute

Ma voix suppliante, toi vers qui chacun se tourne,

Et chasse loin de nous les terreurs qui peuplent nos nuits.

 

 

 

4

 

au Ciel

Encens

 

Ciel omnicréateur, immuable constituant de l’univers,

Dieu primordial, début et fin de toutes choses,

Habitat des dieux bienheureux que tu entraînes

En tes instantes rotations, dieu terrien et dieu ouranien,

Gardien du monde que tu entoures, maître des lois de la nature,

Invincible, céruléen, changeant, resplendissant,

Omniscient, bienheureux, célestiel,

Écoute-moi, accorde aux mystes une vie vertueuse.

 

 

 

5

 

à l’Ether

Safran

 

Toi qui dis le pouvoir éternel et absolu de Zeus,

Patrie des astres, du soleil et de la lune,

Ardent, dominateur, dispensateur de vie,

Éther empyréen, suprême constituant du monde,

Radieux, étincelant, d’astres tout constellé,

Je te supplie d’être clément et de rester serein.

 

 

 

6

 

à Protogonos

Myrrhe

 

J’invoque Protogonos, le dieu gémeau, l’errant céleste

Jailli de l’œuf aux ailes d’or, le bruyant Primordial,

Le géniteur des hommes et des heureux mortels,

Sperme prodigue, liesse du monde et Seigneur du printemps,

Indicible, fougueux, mystérieux, lumineux rejeton

Qui d’un coup d’aile dissipa le voile obscur des yeux

Et les ouvrit à la divine lumière.

C’est pour cela que l’on te nomme aussi l’Apparu

Et le maître Priape et l’éblouissant qui voit tout.

Aussi, dieu salvateur et régénérateur, viens jusqu’à nous

Conduire le saint cortège de ceux que tu initias aux mystères.

 

 

 

7

 

aux Astres

Fumigation de plantes aromatiques

 

J’invoque la pure lumière des astres célestiels

Pour que leurs saintes déités entendent ma voix rituelle.

Astres du ciel, enfants empyréens de la nuit sombre

Qui ne cessez de tournoyer autour des Trônes,

Miroirs embrasés, éternels, démiurges, maîtres

Et régents du destin de tous les mortels

Par vos sept chemins célestes, nomades aériens

Aux routes de lumière, terriens, ouraniens, brasiers

Incorruptibles qui éclairez le sombre péplum de la nuit

Et qui nous réjouissez par vos éclats nocturnes,

Soyez témoins des épreuves de nos saintes cérémonies

Et tracez pour nous le chemin des actes méritoires.

 

 

 

8

 

au Soleil

Manne d’encens

 

Œil éternel, omnivoyant, écoute-moi,

Titan tout orpaillé, Hypérion, céleste luminaire,

Par toi-même engendré, inlassable et réconfortant,

Gouverneur de l’aurore, géniteur de la nuit,

Chorège des quatre saisons, coursier véloce et embrasé

Parcourant les chemins tournants de ton cycle sans fin,

Bienfaiteur des gens pieux, pourfendeur des impies,

Radieuse Lyre ouvrant les voies de l’universelle harmonie,

Mentor des œuvres pies, régent de nos saisons,

Maître du monde, flûtiste empyréen, tourbillon flamboyant,

Foyer qui irradies la vie, céleste promeneur,

Lumière improfanée, père du Temps, Zeus immortel, fécond Péan,

Toi l’éblouissant, Œil qui couvres le monde

Illuminé par tes radieux rayons, appariteur de justice,

Amant des eaux, maître de l’univers, gardien de toute foi,

Père éternel et zénithal, protecteur de ce monde,

Regard sans faille, lumière de vie, suprême Aurige

Au fouet sifflant sur les quatre chevaux de ton char,

Écoute ma prière et révèle à nos mystes

Les secrets de la vie plénière.

 

 

 

9

 

à la Lune

Plantes aromatiques

 

Souverain Luminaire, croissant céleste, divine Lune,

Écoute-moi, ô Passagère de la nuit,

Flamme ouranienne, brillante Vierge, ô Lune

Qui croîs et qui décroîs, qui es mâle et femelle,

Féconde mère du Temps aux chevauchées radieuses,

Brillante, mouvante, terreau des astres clairs,

Belle, sereine, utile, doyenne de nos nuits,

Très sage Vierge, reine astrée, cyclique promeneuse,

Viens, ardente, exaltée, dans tout l’éclat de ta lumière

Viens aider, viens sauver tes mystes suppliants.

 

 

 

10

 

à la Nature

Plantes aromatiques

 

Nature, divine Mère et Déité féconde,

Céleste, vénérable, cosmique fondatrice,

Indomptable Dompteuse, radieuse Souveraine,

Omnipotente, révérée, suprême, incorruptible,

Principielle, ancestrale, déesse illustrissime,

Inventive, nocturne, chatoyante et exubérante,

Silencieux réceptacle des traces de nos pas,

Sainte, infinie, parfaite, des dieux ordonnatrice,

Commune à tous, totale, indivisible,

Par toi-même engendrée, imposante, plaisante et immense,

Florissante, luxuriante, fastueuse, amicale,

Royale initiatrice, source de toute vie,

Intègre et autonome, garante exemplaire des Grâces,

Et gardienne éthérée des terres et des mers,

Dure aux rebelles, douce aux dociles,

Sage Répartitrice, divine Conductrice

Qui fécondes, libères et répands tes fruits mûrs,

Père et Mère de toutes choses, Nourrice et nourricière,

Délivreuse des parturientes, Sève fertile et saisonnière,

Universelle Façonneuse et universelle Artisane,

Experte et sage Incitatrice, océane déesse

Qui engendres et qui meus le tourbillon des eaux rapides,

Infuse, perpétuelle et toujours renaissante,

Auguste, vénérée, donatrice de l’orge,

Qui sièges plus haut encore que le tonnerre des dieux,

Élan immémorial et immortel Présage,

Tout vient de Toi puisque Toi seule as tout créé.

Aussi, déesse, je t’en supplie, en tes saisons prodigues

Apporte-nous la paix, et l’abondance et la santé.

 

 

 

11

 

à Pan

Encens divers

 

J’invoque Pan l’impétueux, le pastoral, l’universel,

Qui est ciel, qui est mer, terre souveraine, feu immortel.

Car ciel, mer, terre et feu sont les membres de Pan.

Viens, toi le Bondissant, tournoyant compagnon des Heures,

Chèvre-pied, enthousiaste bacchant, toi le Champêtre,

Qui fais délirer la nature par tes folâtres airs,

Maître des illusions, instigateur des terreurs,

Qui aimes près des sources à surprendre bergers et bouviers,

Te mêler aux danses des nymphes, toi d’écho le complice,

Chasseur qui vois tout, procréateur de toutes choses,

Tes noms sont innombrables, ô universel géniteur,

Prodigue fécondateur, ombrageux fervent des cavernes,

Zeus porteur de cornes qui soutiens la surface infinie

De la terre, retiens les flots turbulents de la mer

Et l’Océan qui enveloppe la terre de ses eaux

Et le ciel, étincelle vivante qui pourvoit à notre nourriture,

Toi dont l’œil si perçant parcourt les sommets.

Ces multiples bienfaits, c’est toi qui les ordonnes,

Qui provoques et prévois la marche de la nature

Et nourris la race des hommes en ce monde infini.

Ô bienheureux bacchant, toi l’enivré divin, viens

Jusqu’à nous avec tes libations, accorde une fin heureuse

À notre vie et chasse aux confins de la terre la démente Panique.

 

 

 

12

 

à Héraclès

Encens

 

Robuste et puissant Héraclès, vaillant Titan,

Aux mains de fer, combattant toujours victorieux,

Multiple, père du Temps, bienfaiteur éternel,

Indicible, farouche, adoré, puissant Archer,

Devin au cœur magnanime, ogre, ensemenceur suprême

Et secourable qui délivras les hommes de la crainte des fauves

Et procuras à tous ceux qui grandissent l’indispensable paix,

Comblé d’honneurs, infatigable, enfant chéri de cette terre,

À nos lointains ancêtres tu apparus nimbé d’éclairs

La tête ceinte d’aurore et de nuit ténébreuse,

Traversant d’est en ouest le champ des douze épreuves,

Immortel, rusé, énorme, inébranlable !

Viens vite porter remède à nos souffrances,

Agite le rameau qui chasse les douleurs

Et que tes flèches empoisonnées éloignent de nous le malheur.

 

 

 

13

 

à Cronos

Résine de styrax

 

Toi qui ne vieillis pas, père des hommes et des dieux,

Toi le pur, l’ingénieux, le fort et le vaillant Titan

Qui épuises toutes choses pour ensuite leur redonner vie,

Toi, le consubstantiel à l’ensemble du monde,

Toi le maître éternel du Temps, Cronos l’éloquent,

Rejeton de la terre et du ciel étoilé,

Tu es naissance, croissance, décroissance de l’univers,

Compagnon de Rhéa, auguste Prométhée,

Tu habites tous les lieux du monde, ô Tutélaire,

Ô Dolosif, ô Suprême ! Aussi, écoute ma voix suppliante

Et fais que ma vie s’écoule en un bonheur irréprochable.

 

 

 

14

 

à Rhéa

Plantes aromatiques

 

Auguste Rhéa, fille de l’universel Protogonos,

Qui mènes le char sacré des tueurs de taureaux,

T’enivres du tonnerre des tambours et du choc des cymbales,

Mère de Zeus Olympien, de Zeus porteur d’égide,

Admirée, vénérée, épouse du bienheureux Cronos,

Qui aimes ouïr dans les montagnes les appels des mortels,

Et le bruit des batailles, impétueuse Maîtresse,

Reine simulatrice, salvatrice et libératrice,

Mère des dieux et des hommes mortels,

De Toi viennent la terre, le vaste ciel et la mer

Et les vents, ô errante, ô aérienne Actrice,

Viens jusqu’à nous, ô Bienveillante, pour assurer notre salut,

Nous apporter la paix et la prospérité et chasser

Les maux, les fléaux jusqu’aux confins du monde.

 

 

 

15

 

à Zeus

Résine de styrax

 

Zeus vénéré, ô Zeus incorruptible, nous t’adressons

Cette prière en témoignage d’effusion. Ô Roi,

Tout ce qui est divin est sorti de ta tête,

La Terre-Mère et les cimes sonores des montagnes,

La mer et tout ce que le ciel enveloppe et contient,

Ô Zeus-Roi, dieu fulminant, dieu fulgurant,

Auteur du monde, début et fin de toutes choses,

Dieu rugissant, tonnant et foudroyant,

Écoute-moi, ô dieu universel, donne-nous une santé parfaite

Et une vie paisible et le plaisir des justes récompenses.

 

 

 

16

 

à Héra

Plantes aromatiques

 

Tu trônes au cœur de tes bleus domaines aériens,

Reine suprême, bienheureuse épouse de Zeus

Qui procures aux mortels la fraîcheur des brises apaisantes,

Mère des pluies, nourrice des vents, universelle génitrice

Sans qui nul ne pourrait connaître la substance de la vie,

Toi présente partout, infuse en l’éther sacré,

Unique souveraine et seule régente de ce monde

Dont tu règles le rythme de tes célestes souffles.

Déesse bienveillante, suprême et vénérée,

Viens nous réconforter en nous montrant ton souriant visage.

 

 

 

17

 

à Poséidon

Myrrhe

 

Toi qui enserres le monde, Poséidon,

Écoute, noir chevaucheur de vagues au trident d’airain

Qui habites les abîmes inaccessibles de la mer,

Maître des océans, dieu sonore et secoueur de continents,

Qui aimes mener sur les flots ton quadrige

En soulevant autour de toi maintes gerbes d’écume,

Toi qui eus la mer abyssale en partage

Et t’adonnes aux jeux des vagues et des monstres,

Dieu marin, sauve les socles de la terre, les coursiers de la mer

Et donne-nous la paix, la santé et un bonheur irréprochable.

 

 

 

18

 

à Pluton

 

Dieu ombrageux qui résides dans le monde d’En Bas

Et dans les ténébreuses étendues du Tartare,

Zeus souterrain, reçois de bon cœur nos prières,

Pluton, toi qui détiens la clé de toute la terre

Et prodigues à la race humaine le don de tes fruits saisonniers.

Le sort te fit régner sur le monde d’En Bas,

Socle des immortels, sûr soutien des mortels,

Tu établis ton trône au pénombreux pays

En l’Hadès lointain, inépuisable, éteint, extrême,

En le noir Achéron aux racines de la terre,

De par la mort, tu as pouvoir sur les êtres vivants,

Heureux Meneur qui jadis enlevas la fille

De la pure Déméter pour l’épouser et la conduire

En quadrige à travers l’océan jusqu’à la grotte attique

Du dème d’Éleusis, où se trouve l’entrée de l’Hadès.

Visibles ou invisibles, tes œuvres meublent le monde.

Ô divin tout-puissant, saint et resplendissant

Qui prends plaisir aux mystères célébrés par les mystes,

Je t’en supplie, viens, propice et prodigue, jusqu’à eux.

 

 

 

19

 

à zeus foudroyeur

Résine de styrax

 

Zeus paternel, qui mènes et meus le monde empyréen

Et décoches dans les hauteurs du ciel les flèches brûlantes

De ta foudre, secoues de ton tonnerre la demeure des bienheureux,

Embrases les nues du feu de tes éclairs,

Déclenches pluies, orages et foudres et tempêtes,

Grondements et embrasements, fulminations, fulgurations

Tu caches au cœur des nuées la terreur de ton arme ailée,

Ton arme invincible, enflammée, rugissante et tourbillonnante,

Ton arme ravageuse, ton imparable atout, ton irrésistible ouragan,

Et partout tu répands tes flèches acérées qui ne laissent que cendres

Illuminant la terre ferme et la mer, illuminant

Le visage épouvanté des fauves terrorisés par tes éclairs,

Tes éclairs déchirant le manteau de la voûte céleste.

Ô bienheureux, détourne de nous ton courroux, dirige-le

Vers les vagues du large, la cime des montagnes : ta force,

Nous la connaissons bien. Et puisque tu aimes les libations,

Accorde-nous ce qui permet une juste existence,

Donne-nous une santé sans faille et surtout

Donne-nous la paix divine, féconde, la paix si désirable

Et une vie exempte de soucis et pleine de pensées joyeuses.

 

 

 

20

 

à Zeus lanceur d’éclairs

Manne d’encens

 

J’invoque le dieu suprême, le dieu tonnant, le dieu visible,

Le dieu empyréen, resplendissant, éblouissant,

Dont la voix fracassante sillonne les nuées,

Le dieu terrifiant, ombrageux, irascible, invincible,

Zeus l’Illuminateur, Père de tout, Roi suprême,

Pour qu’en sa bienveillance il donne une fin heureuse à notre vie.

 

 

 

21

 

aux Nuées

Myrrhe

 

Aériennes Nuées et gravides Buées, Mères des pluies,

Ô célestes Errantes que les vents poussent par le monde,

Grondantes, tonnantes, turbulentes, nomades Arroseuses

Qui provoquez dans les hauteurs de l’air de terrifiants tumultes,

Qui bouleversez le ciel en affrontant les vents,

Je vous supplie, Souffles épandus, roséens Voiles,

Répandez vos ondées fécondes sur notre mère la Terre.

 

 

 

22

 

à la Mer

Manne d’encens

 

J’invoque l’épouse d’Océan, Téthys la scintillante,

La Reine à l’outremer manteau par les vagues sans cesse ourlé,

Qui prodigue à la terre ses souffles bienfaisants,

Frappe de ses amples vagues rivages et rochers

Ou offre la tranquillité et la douceur de ses courants,

Téthys, assise des navires, sauvage et hauturière,

La mère de Cypris et des sombres nuées,

La mère aussi des nymphes des sources gorgées d’eau.

Ô secourable, ô vénérable, écoute-moi,

Et pour tous ceux qui partent sur la mer

Fais souffler un vent favorable.

 

 

 

23

 

à N érée

Myrrhe

 

Habitant des abîmes infinis, du fond céruléen des eaux,

Qui, entouré de tes cinquante filles, aimes

À danser au cœur des flots, Nérée, illustre déité,

Racine de la mer et confin de la terre,

Principe de toutes choses qui troubles le socle sacré de Déo

En retenant les vents turbulents en des antres secrets,

Éloigne de nous les séismes, ô bienheureux,

Et donne aux mystes le bonheur, la paix et la santé précieuse.

 

 

 

24

 

aux Néréides

Plantes aromatiques

 

Filles du Vieil Homme de la mer, pures créatures au regard clair,

Danseuses des abysses, voyageuses hauturières

Vous, les cinquante filles de Nérée qui tant aimez

Folâtrer dans les vagues, nager en chevauchant

L’échine des Tritons ou celle des monstres pâturant

Les prairies marines ou vivant dans les demeures de Triton,

Monstres qui nagent et dansent et s’ébrouent dans les vagues,

Les dauphins, nomades hauturiers, les dauphins sombres, bondissants,

Je vous en prie, envoyez bonheur et joie à tous les mystes

Car vous êtes les premières à nous avoir révélé

La sainte initiation de Bacchos et Perséphone,

Bacchos le très saint, Perséphone la pure,

Avec sa mère Calliope et avec le seigneur Apollon.

 

 

 

25

 

à Protée

Résine de styrax

 

J’invoque Protée, maître des portes de la mer,

Dieu primordial qui mit au jour les fondements de la nature,

Souverain des métamorphoses de la sainte matière,

Sage, honoré, instruit de toutes les choses du présent

Mais aussi de ce qui fut et de ce qui sera.

Car étant tout et sachant tout, en tout il peut se transformer

Comme n’importe quel dieu siégeant aux cimes enneigées de l’Olympe,

Ou volant sur la mer, la terre et dans les airs.

C’est à lui seul que la nature première a tout remis.

Aussi, père, révèle aux mystes tes saintes prophéties

Et, pour leurs actes purs, donne-leur une vieillesse heureuse.

 

 

 


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